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Asile et hébergement : un parcours semé d’obstacles ?

Le parcours des demandeurs d’asile en France demeure largement méconnu et entouré de nombreux clichés.  Pour mieux comprendre les réalités vécues, rien de plus pertinent que de donner la parole à celles et ceux qui accompagnent quotidiennement les demandeurs d’asile dans leur parcours aux multiples embuches. C’est l’objet de ce webinaire 12/14 du 9 décembre 2025.

À leur arrivée en France, ces hommes, et de plus en plus ces femmes, découvrent l’extrême complexité des procédures représentées par des sigles qu’ils doivent assimiler pour pouvoir ,un jour, espérer un hébergement,  bénéficier d’une aide pécuniaire minimale et d’un titre de transports en commun.

Des démarches complexes qui nécessitent un accompagnement

Geneviève Bonnard, coprésidente et bénévole de l’association Accueil demandeurs d’asile (ADA) a présenté le parcours des demandeurs d’asile avec les passages administratifs obligatoires : du passage au Guichet unique des demandeurs d’asile à la constitution du dossierauprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Pour bénéficier de facilités de transports et d’une aide, ils doivent attendre au moins 45 jours après avoir reçu la carte ouvrant ces droits. Durant cette période, les demandeurs d’asile n’ont pas le droit de travailler. Ce n’est que le début d’un parcours déjà très compliqué avec une audition obligatoire par cet office. Geneviève Bonnard explique avec soin et précisions les différentes étapes, les voies de recours possibles et les conséquences des décisions administratives. Elle rappelle que les démarches sont différentes en fonction du pays d’origine et de celui du premier enregistrement en Europe.

Des capacités d’hébergements saturées

Violette Berard et Elisabeth Rolland-Veziant, juristes de l’association Accompagnement et dignité de l’accueil pour tous les étrangers » (ADATE), montrent la complexité et les embuches du parcours des demandeurs d’asile pour avoir accès à l’hébergement. Elles rappellent que les places disponibles sont non seulement limitées, mais aussi souvent dans des locaux aux conditions de salubrité et de promiscuité difficiles avec l’impossibilité de recevoir des proches.

Sur l’ensemble du département de l’Isère en 2024, il y avait 2300 places pour l’hébergement des demandeurs d’asiles en situation régulière. Celles-ci sont toujours saturées, entraînant des temps d’attente importantes et parfois un éloignement du. du lieu de socialisation de ces personnes. Par ailleurs, l’Éétat diminue sans cesse les budgets consacrés à l’hébergement des demandeurs d’asile.

Ces deux interventions, concrètes et passionnantes, démontrent qu’être demandeur d’asile en France est une situation d’une grande complexité avec une perspective limitée d’obtenir un hébergement correct. Il y a heureusement des bénévoles et des salariés d’associations pour aider ces femmes et ces hommes à défendre leur dignité.