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Portrait : Françoise Maheu, administratrice bénévole à Un Toit Pour Tous

Françoise Maheu, assistante sociale de formation ayant longtemps travaillé dans la fonction publique territoriale, s’est engagée à Un Toit Pour Tous après sa retraite, attirée par ses valeurs et sa vision du logement d’abord. Curieuse et polyvalente, elle intervient aujourd’hui sur plusieurs missions et met son expérience au service du renouvellement du projet associatif.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

L’exercice n’est pas facile. Je suis une grande amoureuse de la montagne et des sports de pleine nature : randonnée à ski et à pied, escalade, un peu d’alpinisme. Et puis, j’ai un autre versant qui me prend beaucoup dans ma vie, c’est la famille élargie, de 3 à 99 ans ! J’aime également le bricolage, le travail du bois, la récupération et la transformation. Je suis curieuse et un peu « touche à tout » dès qu’il s’agit de choses manuelles.

Depuis quand connaissez-vous l’action Un Toit pour Tous ?

Je dirais depuis plusieurs décennies, car j’ai effectué toute ma carrière dans le secteur social. Au départ, j’ai commencé comme assistante sociale et ensuite j’ai poursuivi un parcours dans la fonction publique territoriale avec des postes très divers. Un Toit pour Tous me séduisait par ses solutions innovantes. L’association a toujours été identifiée comme proposant du logement aux plus précaires et prenant au vol toutes les opportunités pour tester d’autres manières de faire. Ils étaient déjà dans une logique de « logement d’abord » alors que, dans le secteur social, on avait souvent une démarche différente par rapport aux gens qui étaient en difficulté, il fallait d’abord qu’ils fassent leurs preuves, qu’ils aient un métier, qu’ils gagnent de l’argent, qu’ils s’occupent de leurs enfants, et seulement après, on pouvait penser au logement ! Alors que là, depuis longtemps, la logique est inversée.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager en tant que bénévole ? 

On m’a sollicitée quand j’étais à la retraite. Je savais que, quand on vient du secteur social, les sollicitations sont nombreuses et je voulais prendre le temps de choisir mes investissements. En termes de valeur, de sens, de projet, Un Toit Pour Tous m’intéressait, et l’échelle d’action (le département) m’allait bien. Mais c’est tombé au mauvais moment ! Mars 2020. Cela a été un peu chaotique, parce que démarrer dans une association avec des réunions en visio… ce n’était pas terrible.

Sur quelles actions êtes-vous impliquée ?

J’ai débuté comme administratrice à Territoires AIVS (l’agence immobilière à vocation sociale d’Un Toit Pour Tous). Ensuite j’ai participé à différents groupes à Un Toit pour Tous : j’ai commencé notamment par les permanences DALO. Mais, j’ai trouvé ça très dur parce qu’on est souvent impuissant face aux situations des personnes. Après, j’ai rejoint le groupe mécénat.

J’ai aussi animé des groupes de travail dans les journées adhérents-bénévoles car à côté de mon travail dans la fonction publique territoriale, j’ai eu, en fil rouge, un investissement comme formatrice pour adultes, dans différentes circonstances. Désormais, je serais tentée de dire que je suis un peu « le couteau suisse » dans plusieurs domaines. J’ai été sollicitée sur l’évaluation à mi-parcours du projet associatif il y a deux ans et aujourd’hui, sur l’une des thématiques, en binôme avec une salariée.

Qu’est-ce que c’est que le renouvellement du projet associatif ?

L’objectif est de définir les orientations de l’association et voir si le guide de 2021-2025 est toujours pertinent, s’il y a des axes à modifier en fonction des contextes qui ont évolué. Il y a un petit groupe de pilotage qui a déterminé une méthode de travail avec plusieurs thématiques et avec Stéphanie, responsable communication et bénévolat, nous sommes sur la thématique des forces vives de l’association c’est-à-dire les bénévoles, les salariés, les adhérents, les locataires.

Comment renforcer leur implication ? Comment les prendre en compte ?  On a un certain nombre d’adhérents, de bénévoles qui soutiennent l’association. On a aussi des donateurs qui qui, aujourd’hui, ne sont pas considérés comme adhérents. On a des propriétaires solidaires qui mettent à disposition leur logement, et s’ils ne payent pas la cotisation, doit-on les considérer comme des forces vives de l’association ou pas ? Il faut d’abord se mettre d’accord sur ces questions, et réfléchir à ce qui permet de rassembler tout le monde autour de valeurs communes et d’un sens commun : c’est-à-dire créer du logement pour les plus précaires.

Quels sont pour vous les temps forts de l’association ?

J’apprécie le format webinaire avec des intervenants pointus, ce sont des évènements qui marquent. Les journées bénévoles, adhérents, salariés sont également des moments forts, parce qu’ils sont préparés pour que les gens se rencontrent avec notamment des temps conviviaux, des découvertes patrimoniales ou des balades.  Et ça, c’est effectivement fédérateur.

Quel est l’événement qui vous a le plus marqué ?

Quand j’ai mené mes interviews avec les différents groupes de bénévoles, ça a été passionnant. Je suis allée à leur rencontre, j’ai eu des échanges très riches et j’ai découvert plein de domaines et de facettes que je ne connaissais pas : toutes ces personnes qui œuvraient, chacune à leur niveau et à leur manière, au projet d’Un Toit Pour Tous.

Un mot pour conclure ?

Mon souhait, c’est qu’Un Toit Pour Tous continue de déranger, continue d’être le « poil à gratter » dans le secteur du logement, pour qu’on accorde de l’importance à cette forme d’insertion. Les locataires gagnent de la confiance et de la reconnaissance de la part des autres. J’espère qu’Un Toit Pour Tous gardera son originalité, sa capacité d’innovation et ne sera pas étouffée par des fonctionnements ou des politiques très globales, où, à un moment donné, on ne verra plus l’importance de loger les plus précaires.