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L’impact économique de la commande d’Un Toit Pour Tous-Développement auprès du secteur du bâtiment de la région grenobloise

La coopérative foncière solidaire Un Toit Pour Tous-Développement, bras opérationnel de l’association Un Toit Pour Tous, acquiert et réhabilite chaque année 20 à 25 logements PLAI et PLAI[1] adaptés pour en permettre l’accès à des ménages très modestes. Cette offre, localisée dans des quartiers attractifs et dynamiques, au sein du parc privé en copropriété, complète le nécessaire effort de construction de logements neufs réalisés par les organismes HLM, en mettant d’ailleurs plus rapidement en service ces logements aux loyers et charges accessibles aux plus pauvres. Chaque année, donc, Un Toit Pour Tous-Développement contribue à son échelle à nourrir l’activité du secteur artisanal du bâtiment dans la région grenobloise. Cet article traite de l’impact économique de son activité opérationnelle dans ses aspects financiers et qualitatifs pour les entreprises qu’il fait travailler.

Que représente financièrement la commande d’Un Toit Pour Tous-Développement ?

Outre la réalisation de 20 à 25 logements nouveaux par an, Un Toit Pour Tous-Développement rénove désormais 2 à 3 logements par an de son patrimoine le plus ancien (450 logements au 31 décembre 2022) en plus de son activité de gros entretien et d’entretien courant de celui-ci. Voici les chiffres qui s’appuient sur les données 2020-2021 :
    • pour les 21 chantiers de logements nouveaux en 2021, le volume de travaux représente 1,050 M € ;
    • les réhabilitations et les importantes réparations dans le parc géré s’élèvent à près de 300 000 € annuels auxquels s’ajoutent les travaux générés par les décisions des copropriétés, dans lesquels ils se situent pour la plupart, pour 90 000 € ;
    • le petit entretien se monte quant à lui à 90 000 € également ;
Par son activité de maitrise d’ouvrage et d’entretien et d’amélioration de son parc, Un Toit Pour Tous-Développement injecte donc un volume de 1,5 M € environ sur une année moyenne dans le secteur du bâtiment.

À quelles entreprises Un Toit Pour Tous-Développement fait-elle appel ?

Ce sont majoritairement des artisans et PME : 67 entreprises au total (dont 35 pour les seuls chantiers de logements nouveaux). La plupart comprennent 1 à 4 salariés, 4 seulement étant de plus de 25 salariés. Presque tous les corps de métier du second œuvre – plus d’une dizaine – sont représentés : charpente, électricité, plomberie, maçonnerie, menuiserie, sols-carrelage, peinture, chapiste, plaquiste-plâtrier, serrurerie, isolation façades, démolition, …sans oublier l’ingénierie. Les plus représentés pour la réalisation de la vingtaine de logements annuels sont les électriciens, les plombiers, les menuisiers et les plaquistes pour 50 % des travaux. Toutes ces entreprises sont locales. Elles sont par ailleurs représentatives de l’objectif recherché par tous ces travaux pour le parc nouveau et sur le parc ancien : qualité d’usage et exemplarité de l’isolation thermique.

Avec quels objectifs de qualité ?

Bien qu’il n’y soit pas soumis, Un Toit Pour Tous-Développement consulte conformément au code des marchés publics, avec donc mise en concurrence des entreprises pour obtenir le meilleur rapport qualité-prix. Cela est par ailleurs justifié car l’association bénéficie de nombreuses subventions de la part des collectivités publiques (État, département, intercommunalités, communes). Les offres sont publiées sur le site d’Un Toit Pour Tous et envoyées à toutes les entreprises connues de l’équipe opérationnelle. Pour optimiser les réponses, les entreprises sont invitées à une visite des logements qui vont faire l’objet des travaux, afin de leur permettre de répondre en meilleure connaissance de cause. Pour être retenues, elles doivent être à jour de leur qualification et de leur assurance professionnelle ; Un Toit Pour Tous-Développement exige en outre le label RGE pour les plaquistes, les chauffagistes et les poseurs de fenêtres. En effet, en matière thermique, l’objectif pour les logements nouveaux, est d’obtenir un gain de 2 à 3 classes par rapport au diagnostic thermique de départ, pour le bénéfice des futurs locataires, par le changement du système de chauffage, l’isolation (le plus souvent par l’intérieur) et la pose de nouvelles huisseries. En ce qui concerne les réhabilitations du parc géré et son entretien, ce sont l’embellissement du logement (carrelage et sols, peintures, sanitaires) et la mise en conformité électrique qui sont recherchés.

Une politique de réhabilitation exigeante et nécessaire  

Sans pouvoir comparer son activité à celle des organismes HLM, qui réalisent des opérations de construction d’une envergure plus importante et font appel plutôt à des entreprises de taille supérieure, Un Toit Pour Tous-Développement représente un donneur d’ordre non négligeable en matière de réhabilitation de logements, en injectant chaque année un volume de 1,5 M € dans le secteur de l’artisanat.

Cela donne la mesure du soutien potentiel à celui-ci si une politique plus ambitieuse d’intervention dans le parc privé était conduite par les collectivités publiques, souhaitable pour contribuer, aux côtés d’une politique de construction neuve dynamique, à une offre de logements à loyers maitrisés, bien situés et économes en énergie. Les inquiétudes pour le moyen terme sont cependant prégnantes : hausse du coût des matériaux et inflation, qui se mesurent par une augmentation du coût des travaux de plus de 25 % depuis 2015, auxquels s’ajoute maintenant la hausse du taux des emprunts et celle de l’énergie. Pour Un Toit Pour Tous-Développement, c’est aussi trouver des logements nouveaux, avec l’objectif de monter à terme à 30-35 logements par an. Et c’est également l’ambition en parallèle d’augmenter les fonds propres de la coopérative par sa transformation en 2022 en « foncière solidaire », permettant de faire appel à des investisseurs solidaires pour souscrire à son capital social. En dépit de ces difficultés, la politique de réhabilitation thermique exigeante menée par Un Toit Pour Tous-Développement à travers son action de production de logements nouveaux, de réhabilitation et de maintenance apparait maintenant encore plus pertinente au vu des hausses actuelles, afin de contribuer à la maitrise de la facture logement de ses locataires aux revenus très modestes.

[1] Financés par le Prêt locatif aidé d’intégration, ces logements sont attribués à des locataires en situation de grande précarité.