Les liens entre logement et santé mentale était le thème proposé pour le 12/14 de mars. Les très nombreux inscrits et participants ont démontré tout l’intérêt porté à une question assez peu abordée. Au-delà des problèmes de revenus, les difficultés pour accéder et se maintenir dans un logement sont pourtant réelles et multiples pour ces publics, perçus trop souvent comme des « fauteurs de troubles » potentiels.
La diversité des intervenants, le Centre hospitalier Alpes-Isère pour le volet santé, Absise (Association des bailleurs sociaux de l’Isère), Un Toit Pour Tous et Habitat et Humanisme pour le logement, a permis d’éclairer la complexité de ces situations et les mobilisations nécessaires pour y répondre.
Tout d’abord il s’agit de se défaire d’idées préconçues qui alimentent la stigmatisation de ces publics
Les troubles liés aux addictions et les troubles psychiques sont de nature différente et requièrent des procédures de traitement et de prise en charge distinctes. Il faut se garder d’associer troubles psychiques à troubles de voisinage, ce qui est trop souvent fait.
Ces situations représentent une minorité de cas pour les bailleurs sociaux et dans les structures d’accueil spécifiques, les équipes déploient de nombreuses réponses pour une prise en charge adaptée.
Pour les personnes en logement autonome
Un accompagnement renforcé par le bailleur est nécessaire pour garantir les obligations de « tranquillité » qui s’imposent à elles, comme à tout locataire. Chaque bailleur s’est donc doté d’un référent « santé mentale » en interne, formé pour répondre aux spécificités de ces publics et venir en appui à leurs collègues quand nécessaire. L’accompagnement n’est pas toujours très différent de celui des autres locataires, mais il se doit d’être encore plus souple et plus attentif, pour rester disponible et réactif à des situations de crise imprévues.
Les pensions de famille ou autres structures spécifiques pour les sorties d’hospitalisation
Elles permettent une intervention plus collective, qui vise à développer les ressources propres des personnes et le soutien mutuel dans le cadre d’ateliers collaboratifs entre résidents. De nombreux supports (art, sorties, espaces d’expression…) sont mis en œuvre pour assurer un climat relationnel sécurisant et chaleureux, qui limite les sources de tension possibles.
Une approche de la santé comme bien-être physique et mental a été jugée incontournable
Une approche qui prend en compte la globalité de la personne et de son environnement ainsi que le poids accordé aux interactions sociales et aux dimensions symboliques et créatives.
Il a été possible de mesurer :
Toute l’importance de partenariats larges et diversifiés pour trouver rapidement les réponses adéquates et les étayages nécessaires à des situations de tension, au rang desquels l’Hôpital, les structures spécialisées de proximités, le secteur libéral, les gestionnaires de logement, les travailleurs sociaux, mais aussi l’entourage familial et amical.
Toute l’importance de la formation pour les intervenants, afin de mieux comprendre comment chacun travaille, les situations à gérer et les pratiques les plus adaptées.
De même que tout l’intérêt de ce type de rencontre en atelier pour échanger et mieux se connaître entre intervenants d’horizons différents.
Il reste à déplorer toutes limites, telles que l’incompréhension, voire le dénigrement latent dont sont victimes les publics concernés, et surtout le manque de places dans les prises en charge psychiatriques qui empêche la réactivité nécessaire.