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Pacte du pouvoir de vivre : le logement un facteur d’exclusion majeur

L’Observatoire de l’hébergement et du logement d’Un Toit Pour Tous participait à une rencontre sur le Pacte du pouvoir de vivre organisée le 16 mars à l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble avec Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre et porte-parole du Pacte et Michel Dubromel, président de France Nature Environnement.

Le Pacte du pouvoir de vivre

Christophe Robert rappelle cette mobilisation de la société civile initiée il y a 3 ans, à la suite du mouvement des gilets jaunes, avec 19 organisations, partageant les mêmes valeurs ainsi qu’une même approche systémique sur la crise sociale en France. Une plateforme de 90 propositions est issue de ces travaux.

Le Pacte regroupe maintenant 69 organisations et 35 groupes locaux (dont Grenoble), se sont constitués.

Le logement, facteur d’exclusion :

Les partenaires du débat soulignent que :

  • du fait de la flambée des loyers et des charges, du doublement en 10 ans des prix de l’immobilier, le logement est devenu le facteur d’exclusion le plus important surtout si l’on prend en compte ses impacts sur la santé, la famille, la scolarisation etc. que la crise du covid et les confinements ont exacerbé.
  • du fait que l’immobilier représente les 2/3 du patrimoine, les inégalités sociales et territoriales se sont accrues.
  • le logement a été le parent pauvre de ce quinquennat qui s’achève : 15 Md € d’économies sur les investissements et les aides au logement depuis 2017, des APL qui ont évolué deux fois moins vite que les loyers, trois fois moins que les charges.

Qu’en est-il en Isère ?

L’Observatoire du logement et de l’hébergement évoque la situation dans le département :

  • en présentant les chiffres relatifs au mal-logement, en particulier les 31 510 demandes de logement social dont 9251 ménages privés de domicile personnel, les 2185 boites aux lettres actives au CCAS de Grenoble (en augmentation de 70% depuis 2015)
  • en citant tout particulièrement ceux de l’hébergement chez les tiers : 30 % de la demande HLMen accès émane de cette catégorie.

 

Du fait de l’insuffisance de l’offre HLM, les ménages sont contraints de se loger dans le parc privé aux loyers très élevés, le logement représentant maintenant 30 % des dépenses des ménages dont la solvabilisation dépend uniquement des aides au logement.

Les dépenses des ménages aggravées par le poids de l’énergie

Michel Dubromel souligne l’impact du coût de l’énergie sur la pauvreté, sans oublier l’environnement et la souveraineté nationale. Du fait de la guerre en Ukraine, l’augmentation des prix n’est pas finie…

Il rappelle l’importance des réhabilitations complètes pour peser significativement sur les dépenses des ménages et fustige les travaux ne portant que sur un seul élément de l’isolation thermique et le bricolage des offres à 1 €.

 

Deux point à retenir du débat :

  • Les nombreux besoins en hébergement d’urgence et logements abordables sont le symptôme des manquements des autres politiques publiques (aide à la construction, réhabilitation à l’accession à la propriété, aide sociale à l’enfance, santé, réinsertion etc.) mais aussi des défauts de la politique migratoire qui maintient aux portes du logement de nombreuses personnes étrangères.
  • Cette rencontre était également une bonne occasion de faire connaitre et de valoriser le travail de l’Observatoire de l’hébergement et du logement

 

En guise de réflexion…

Citons Christophe Robert : « Comment poursuivre ? Il faut continuer l’analyse. Mais comment agir et ne pas s’essouffler ?

https://fr.calameo.com/read/0069851100443a3fd5455

https://www.pactedupouvoirdevivre.fr/projet/propositions

https://www.untoitpourtous.org/wp-content/uploads/2021/03/Rapport_hebergement_chez_un_tiers_OHL.pdf